Chemin de traverse

Cette toile s’offre au regard dans un bain de magenta et de pourpre, fluide et vibrant comme une aurore intérieure. Au centre, une percée jaune surgit, éclat solaire qui fend l’espace d’une clarté soudaine. Un vert profond s’élève en contrepoint, rappelant la force végétale qui s’enracine et résiste. La ligne blanche qui traverse la scène devient un sentier fragile, une corde tendue entre deux mondes. Elle guide l’œil comme une passerelle improbable, tracée dans l’inattendu. Les couleurs, tour à tour douces et ardentes, créent une tension entre promesse et incertitude. C’est le lieu de l’écart, du détour, où rien n’est linéaire mais tout est possible. Chaque teinte semble chuchoter : le droit chemin n’est pas toujours celui que l’on croit. La lumière et l’ombre, la matière et le souffle, s’y entremêlent dans un fragile équilibre. La toile devient ainsi une invitation à la déviation, à l’audace de l’inconnu. Et si nos véritables destinées ne se trouvaient pas sur les grandes routes, mais sur les chemins de traverse ?