Les champs d'Iarou (22)

Un jaillissement de lumière s’ouvre au centre de la toile, comme une source ardente au milieu d’un écrin végétal. Les verts, striés en longs traits verticaux, rappellent les tiges d’un champ traversé de vent. Au cœur de cet éventail, un noyau flamboyant – rouge, orangé, violet – pulse comme une fleur cosmique, à la fois fragile et indomptable. Le geste du couteau imprime au tableau une dynamique fulgurante : chaque strie semble prolonger l’élan d’une énergie qui s’étend au-delà du cadre. Pourtant, au milieu de cette explosion, une harmonie se dégage, comme si le chaos des couleurs obéissait à une loi secrète. Regarder cette toile, c’est entrer dans un espace sacré, où la nature se fait souffle et révélation. On y perçoit à la fois le feu et l’eau, la racine et l’élan, la matière et l’esprit. Tout converge vers un centre irradiant, promesse d’un renouveau perpétuel. Dans ce jardin abstrait, l’œil se perd et se retrouve, rappelant que la vie est une circulation constante : un jaillissement, une respiration, un mystère à contempler.