In Corde Coeli (24)

Cette peinture respire comme une montagne de feu et de nuées, soulevée par une impulsion invisible. L’or incandescent s’élance en crête lumineuse, tel un sommet embrasé par l’aube, tandis que le violet profond et le vert sombre s’étreignent en fondation. Entre eux, des éclats de turquoise et de blanc surgissent comme des jaillissements d’écume, rappelant que le souffle peut à la fois consumer et féconder. Tout ici vibre d’une tension créatrice : la lumière n’efface pas l’ombre, elle s’y enracine pour la transfigurer. On sent le Souffle traverser la matière, la gonfler, la modeler, comme s’il façonnait un relief cosmique. Dans cette fusion de braise et de glace, de terre et de ciel, se devine une promesse : le monde est en devenir, porté par une respiration plus vaste que lui. Et si ce qui se lève ici n’était pas une montagne terrestre, mais le sommet même du souffle divin ?