Quintessence (80)

Dans cette peinture, le Souffle prend la forme d’une vague cosmique, jaillissant des profondeurs pour se hisser vers la lumière. Les verts se déploient en gerbes fluides, comme une forêt liquide ou une aurore boréale immergée, tandis que le violet trace au cœur de l’écume la mémoire secrète des racines. Au-dessus, l’incandescence jaune et rouge évoque l’étincelle d’un feu céleste, une braise qui embrase l’invisible et donne l’élan. Tout semble porté par une force à la fois douce et irrésistible, comme le premier souffle qui fait vibrer le silence des origines. Les pigments se dispersent en filaments, en nervures, rappelant que même le chaos obéit à une harmonie plus vaste. Chaque coulée est une respiration, chaque éclat de lumière une inspiration nouvelle. L’univers paraît s’ouvrir sous nos yeux comme une voile gonflée de vent divin. Et si ce souffle primordial n’était pas seulement à l’origine du monde, mais aussi tapi au creux de chaque être, prêt à le relever à chaque instant ?