Quintessence (281)

Cette toile s’embrase d’un passage lumineux, une diagonale éclatante qui fend les ténèbres comme un éclair d’aurore. Le jaune vif s’unit au vert turquoise, ourlé de mauve et d’or, rappelant les pierres précieuses que le chaos aurait enfantées dans son tumulte. Autour, les pourpres et les noirs se densifient, écrin d’ombre qui met en relief l’intensité de la clarté naissante. On y devine le frémissement d’une genèse, un souffle incandescent qui traverse la matière sombre pour y imprimer un signe de vie. Les filaments blancs semblent jaillir comme des étincelles, esquissant des voies, des constellations, des trajectoires invisibles. Rien n’est figé: tout tremble, se métamorphose, s’élance. L’or se disperse en poussière céleste, mémoire scintillante d’un feu divin ayant traversé l’abîme. Cette fusion de contrastes traduit la mystérieuse équation de l’univers : l’ombre et la lumière ne s’opposent pas, elles se nourrissent, elles se répondent, elles s’engendrent mutuellement. Et si l’éveil n’était pas la victoire de la lumière sur la nuit, mais leur union secrète, cette danse infinie qui engendre les mondes ?