Quintessence (261)

Comme une fissure dans l’obscurité, la lumière s’élance dans cette toile en serpent lumineux, traversant les ténèbres de ses éclats irisés. Des ors, des verts et des violets se répandent comme des veines de vie dans une roche cosmique encore brute. Le chaos primordial se fait chair de couleur, s’anime, respire presque. Au cœur de la matière sombre, des étincelles jaillissent comme des promesses d’astres encore en gestation. L’œil suit ce courant sinueux, semblable à une rivière de feu et d’écume, un passage ouvert dans la densité de l’ombre. Tout semble à la fois s’éteindre et s’allumer, se dissoudre et s’incarner, comme si la toile capturait l’instant fragile où la création hésite entre retour au néant et déploiement vers l’infini. L’or s’accroche aux parois sombres comme une mémoire divine inscrite dans la matière, rappelant que toute obscurité porte en elle l’empreinte du sacré. Et dans cette danse chaotique, surgit un sentiment d’éveil, d’émergence, de premier souffle. Peut-être est-ce là l’image de notre propre voyage : jaillissement fragile au milieu des ombres, éclat furtif qui s’interroge — deviendrai-je ténèbre ou lumière ?