Barque-en-Ciel

Un fil d’horizon s’étire dans la lumière, mince frontière qui sépare l’air de l’eau, l’instant de l’éternité. Là, une barque surgit, fragile esquif posé sur la surface turquoise. Elle avance doucement, glissant comme en apesanteur, effleurant le miroir des éléments. Autour d’elle, les couleurs se déploient en larges ondes orangées, éclaboussant le bleu d’éclats solaires. Les reflets se répandent et se répondent, comme si le ciel lui-même avait ouvert ses portes à cette traversée. Chaque trace devient écho, chaque écho se mue en souffle, et la matière semble vibrer d’une même respiration. Tout flotte, tout oscille, tout se fait passage entre deux mondes. Ainsi, la barque n’est plus seulement embarcation, elle devient prière adressée au ciel. Mais cette prière nous mène-t-elle vers un port, ou nous invite-t-elle simplement à demeurer dans l’infini de l’entre-deux ?