Quintessence (88)

Dans cette toile, le vert profond s’impose comme une matrice vivante, une mer végétale où se déploient des corolles violettes et blanches, presque phosphorescentes. On y devine l’éclat des coraux et la délicatesse des anémones, comme si chaque fragment était à la fois fleur, étoile et cellule en expansion. Les veines violettes serpentent à travers la matière, semblables à des racines de lumière qui se propagent dans l’obscurité. Le centre, éclaboussé de taches lumineuses, semble en incandescence — un foyer intérieur qui pulse comme un cœur sous-marin. Tout s’organise autour de ce souffle vital, dans une explosion de formes organiques qui rappellent autant la luxuriance d’une jungle aquatique que la profondeur mystérieuse d’un ciel nébuleux. Cette alchimie des couleurs brouille les frontières : est-ce un récif, une galaxie en formation, ou le battement d’un organisme invisible ? L’œil hésite, mais l’âme s’émerveille, happée par ce foisonnement de vie. Et si ce chaos vibrant n’était autre que l’écriture secrète de la Création, un langage que seule la contemplation permet de déchiffrer ?