Quintessence (1091)

Un face-à-face saisissant prend forme dans cette peinture : à gauche, les rouges et ors flambent comme une terre de lave, brûlante et fertile ; à droite, les bleus s’étendent en écailles aquatiques, tels des océans en formation. Les deux s’opposent, se heurtent, mais aussi se répondent, créant un entrelacs de frontières incertaines où la matière cherche son équilibre. Les violets et les touches dorées surgissent aux zones de contact, comme les fruits inattendus de cette rencontre. Ici, le feu et l’eau ne s’annulent pas : ils s’unissent pour enfanter un nouveau monde. On croirait entendre le craquement d’une croûte terrestre qui se refroidit, le murmure des premières vagues qui viennent la caresser. Dans ce mariage originel, tout devient possible : le minéral, le végétal, l’animal. Et si la vie n’était que l’enfant de cette étreinte ardente entre le feu et l’eau ?