Quintessence (1090)

Dans cette peinture, un monde de contrastes s’ouvre sous le regard : l’or et le vert se déploient comme des terres fertiles, traversées de veines incandescentes, tandis que les bleus profonds coulent en nappes liquides, vastes comme des océans ou des ciels infinis. Les bulles rouges surgissent par éclats, semblables à des braises sous la surface, comme si la matière elle-même respirait d’un feu secret. Tout s’entrelace dans un mouvement organique, où rien n’est figé : l’eau devient lumière, la terre se fait fluide, et le ciel se liquéfie en vagues mouvantes. C’est un paysage incertain, à la fois minéral, aquatique et cosmique, qui évoque la genèse de mondes inconnus. L’œil s’y perd, happé par ce magnétisme invisible qui attire toujours plus loin, toujours plus profond. Mais qu’advient-il de nous lorsque nous plongeons ainsi dans l’inconnu : contemplons-nous un fragment de l’univers, ou n’est-ce pas plutôt l’univers qui nous contemple à travers ces bulles de rêve ?