Escale au bord du monde

Dans cette peinture, la mer se déploie comme une nappe d’azur et d’incandescence, s’étirant jusqu’aux confins d’un horizon insaisissable. Les éclats rouges et orangés, comme des flammes dansantes, se mêlent aux blancs éthérés et aux violets profonds, traduisant l’émerveillement mêlé de crainte des navigateurs antiques. Ici, la voile semble s’élancer vers un point ultime, là où la mer toucherait les cieux, là où commencerait l’inconnu. Cette toile convoque l’imaginaire des civilisations qui pensaient le monde plat, disque flottant sur l’océan primordial. Elle évoque la fascination d’un seuil : le bord du monde, à la fois menace d’abîme et promesse de révélation. Dans cette escale, chaque couleur devient une frontière, chaque vibration une interrogation sur les limites du réel. Et si le "bord du monde" n’était pas un lieu géographique, mais l’expérience intérieure de franchir nos propres limites ?