In Corde Coeli (76)

Un torrent de magenta s’étend au premier plan, vibrant comme une terre en fusion. Il contraste avec les turquoises et les verts lumineux qui s’élancent vers le haut, formant des colonnes éthérées semblables à des cathédrales de lumière. L’or et le jaune embrassent l’ensemble, donnant à la toile une aura solaire, presque sacrée. La matière se déploie comme un paysage imaginaire : on croit deviner une vallée traversée par un fleuve de feu violet, dominée par des tours cristallines baignées de clarté. Mais très vite, l’abstraction reprend le dessus, rappelant que ce monde n’appartient à aucune géographie terrestre : il est vision, respiration, vibration. Et si ces architectures de lumière n’étaient autres que les reflets intérieurs de nos propres âmes, des temples invisibles qui se dressent chaque fois que nous laissons la beauté nous traverser ?