Éclosion (41)

Dans cette peinture, la couleur s’embrase comme un lever d’étoiles. Les pétales rouges et or jaillissent d’un cœur sombre, tandis que les verts et les turquoises se déploient en coraux d’air. L’encre, tantôt diffuse, tantôt nerveuse, dessine des réseaux de vie qui rappellent des racines et des veines. On y sent la poussée d’un printemps intérieur, une sève qui cherche la lumière depuis la profondeur. Les éclaboussures claires annoncent un ciel ouvert, presque chantant. Les zones plus denses retiennent la mémoire de la terre, de l’ombre féconde. La composition respire comme une prière : feu et eau s’y rencontrent sans s’opposer. La fleur devient constellation, le jardin rejoint l’océan primordial. Tout converge vers un centre invisible où naît l’harmonie. Et si la création, ici, n’était que le souvenir du premier souffle que nous portons encore ?