In Corde Coeli (25)

Dans cette peinture, un jaillissement semble naître, comme un souffle premier qui fend les eaux originelles. La toile se dilate d’une lueur turquoise, tandis qu’un noyau incandescent, rouge et or, pulse comme un cœur en formation. On dirait le battement initial, celui qui, avant tout langage, met en branle la matière et l’esprit. Autour, les pigments se dissolvent et s’agrègent à la fois, rappelant la double nature du Souffle : force qui disperse et énergie qui rassemble. La lumière jaune, diffuse, éclaire ce tumulte comme un soleil naissant, portant en elle l’annonce d’un monde encore vierge. Chaque coulée, chaque trace incandescente semble respirer, inspirer et expirer, comme si la toile elle-même était vivante. L’ombre et la couleur ne s’opposent plus, elles dialoguent dans une chorégraphie subtile, union de l’éphémère et de l’éternel. N’est-ce pas ainsi que tout commence : dans l’élan fragile mais irrésistible d’un souffle invisible ?