Quintessence (118)

Cette peinture s’ouvre comme une plongée vertigineuse dans un récif corallien transfiguré par la lumière cosmique. Les bleus profonds se fondent aux violets célestes, tandis que des éclats jaunes et verts jaillissent comme des corolles tropicales au milieu des abysses. Chaque forme semble vivante : une anémone, un champignon marin, une fleur translucide – autant d’êtres fragiles suspendus entre eau et lumière. On croit y percevoir le souffle secret d’une sève aquatique, l’élan vital qui irrigue l’infini. La matière s’organise en jardins luxuriants, où chaque cellule, chaque tâche colorée, devient une étoile miniature ou un corail délicat. L’univers se dédouble : macrocosme du ciel et microcosme des profondeurs se reflètent en miroir. C’est un sanctuaire où l’œil voyage, oscillant entre émerveillement et recueillement, comme si nous assistions à la genèse silencieuse d’un monde parallèle. Ce foisonnement nous rappelle combien la vie surgit dans la profusion et la fragilité. Les formes se dissipent aussitôt qu’elles se révèlent, éphémères comme l’écume ou comme la lumière d’une étoile mourante. Devant ce mystère, une question s’impose : et si les océans de notre Terre étaient les archives vivantes du ciel, gardant en eux les souvenirs premiers de la Création ?