MES PEINTURES DÉCRYPTÉES

Lorsque je peins, je cherche à raconter des histoires aux spectateurs, pour qu'ils entrent dans mon univers et s'y attardent, jusqu'à découvrir les messages que je souhaite leur communiquer à travers mes couleurs.

Chaque semaine, je vous propose de découvrir les sources d'inspiration de mes peintures, sur mon site internet à la rubrique : "1 PEINTURE 1 HISTOIRE".

Vous pouvez aussi directement accéder aux textes sur les fiches descriptives de mes tableaux, en versions française et anglaise.

Exemple :

Au cœur de mon tableau "In Corde Coeli (4)", la lumière s’étire, se diffuse, embrasse l’espace et le façonne. Cette œuvre est une plongée dans une vision où le cosmos danse entre ombre et éclat, où chaque nuance semble reliée à une force invisible, tissant un dialogue subtil entre les énergies primordiales de l’univers.

En haut de la toile, comme suspendu entre deux mondes, un vaste nuage aux teintes de feu s’impose avec douceur. Ses nuances jaune-orangé rappellent les derniers instants d’un soleil couchant, cet instant fragile où le jour bascule dans la nuit, où la lumière offre un dernier embrasement avant de se retirer. Mais ici, ce nuage ne s’efface pas : il semble rayonner, diffuser une énergie qui se propage en vagues lumineuses, se faufilant vers les profondeurs de la toile. Ses teintes solaires, intenses et vibrantes, ne sont pas seulement une explosion de couleur : elles sont une promesse, une source de création, un souffle qui traverse la matière et lui insuffle une existence propre.

De ce noyau incandescent naissent des rayons qui s’étirent et glissent vers le bas du tableau. Ces lignes agissent comme des fils d’or reliant les mondes, des passerelles entre la chaleur éclatante du sommet et la douceur diaphane des espaces inférieurs. Ces lueurs en suspension semblent animer tout ce qu’elles touchent, insufflant la vie aux volutes colorées qui se développent dans la partie basse de l’œuvre.

En contrebas, un contraste saisissant s’opère : le feu cède la place à la fraîcheur. Une vaste étendue de tons froids, subtil mélange de bleus profonds, de verts nuancés et de blanc nacré, s’épanouit avec délicatesse. Ici, les teintes se mêlent et se fondent les unes aux autres, créant un univers vaporeux où la matière semble liquide, mouvante, en perpétuelle transformation, telle une mer d’écume. Ces couleurs ne sont pas figées ; elles respirent, ondulent et vibrent sous l’influence bienveillante du nuage aux tons chauds comme gorgés de soleil qui les domine.

Sur la gauche, une touche de jaune éclaire discrètement la composition, tandis qu’une pointe de rose vient adoucir ce paysage céleste. Comme des échos subtils de la lumière originelle, ces éclats colorés viennent ponctuer l’espace, lui donnant une profondeur nouvelle, une respiration, une pulsation. Ils rappellent que même dans les zones d’apparente obscurité, la lumière est toujours présente, infusant chaque particule de son essence créatrice.

L’abstraction de cette œuvre n’empêche pas la suggestion d’un monde symbolique. Ce nuage rouge et or, bien qu’éthéré, évoque un arbre sacré, un arbre de Connaissance flottant dans l’immensité cosmique, tel celui du jardin d’Éden, porteur du mystère de la création. Ses branches invisibles se déploient en rayons lumineux, touchant le monde en contrebas et l’imprégnant de sa force vitale. Il est à la fois l’origine et le lien, la source d’où tout découle et le fil qui relie l’ensemble de l’œuvre en une unité harmonieuse.

Là réside toute l’essence de "In Corde Coeli (4)" : une célébration de l’interconnexion des choses, du lien subtil qui unit la lumière et la matière, le visible et l’invisible, l’énergie créatrice et l’espace qui la reçoit.

Mon tableau "In Corde Coeli (4)" est une méditation sur la puissance infinie de la lumière, non pas comme une force écrasante, mais comme une présence douce et omniprésente qui imprègne et transforme tout ce qu’elle touche.

Loin d’être statique, cette toile peinte entièrement à l’encre sur toile, vibre d’un mouvement perpétuel. La lumière descend, caresse, donne naissance à des formes nouvelles. Les couleurs glissent, s’épousent, se dissolvent les unes dans les autres comme des vagues portées par un souffle cosmique. La matière semble vivante, traversée par un flux d’énergie qui la modèle en permanence.
En contemplant cette œuvre, on est invité à ressentir cette respiration céleste, à suivre du regard le trajet de la lumière, à percevoir son dialogue avec les teintes froides, à se laisser porter par cette danse silencieuse qui unit les éléments en une seule symphonie.

"In Corde Coeli (4)" n’est pas une simple peinture : c’est une ode à la création, un hommage à l’équilibre subtil qui régit l’univers. C’est une fenêtre ouverte sur l’infini, un instant suspendu où la lumière et la matière se rencontrent et se reconnaissent, dans une étreinte douce et éternelle.

Merci de vos visites et bonne journée à tous !

Elisabeth Eliora Bousquet

Crédits:

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