La première Arche

Dans cette peinture, la toile semble traversée par la puissance d’une vague originelle, comme un souvenir du déluge. Les mouvements circulaires, violemment bousculés par des éclats d’orange et de turquoise, évoquent une mer déchaînée, prête à engloutir tout sur son passage. Pourtant, au cœur de ce tumulte, se dessine une forme arquée, fragile mais tenace, comme l’écho de la première arche défiant les flots. Les gestes spontanés rappellent le chaos d’une nature indomptée, mais aussi l’instinct vital qui cherche à survivre. L’énergie est brute, sauvage, portée par une improvisation qui fait vibrer la toile comme une tempête musicale. Les jaunes et les verts percent l’horizon, tels des signes d’espérance au milieu du cataclysme. Tout s’entrechoque, se confronte, mais dans ce désordre émerge une direction, une trajectoire, comme si l’arche traçait la voie vers un recommencement. Et si au-delà de chaque naufrage ne se cachait pas déjà la promesse d’un nouveau monde ?