Les naufrages de la Vie (1)

Dans cette peinture, un océan de turquoise et de carmin s’agite, mêlant la beauté des vagues au tumulte des blessures. Des éclats orangés s’élancent comme des voiles déchirées, cherchant un cap dans le chaos. On croit deviner, dans la fluidité des mouvements, des silhouettes emportées par le courant : des âmes errantes ballotées par les tempêtes de l’existence. Chaque couleur devient fragment de mémoire : le bleu, promesse de vastitude ; le rouge, stigmate de luttes ; le violet, ombre de désillusions. Mais au cœur du fracas, des jaillissements lumineux ouvrent des brèches d’espérance, comme si même les naufrages contenaient en eux l’élan d’un recommencement. Le geste pictural capture ce moment suspendu entre effondrement et survie. Et nous nous demandons : ne sommes-nous pas tous, un jour, naufragés en quête d’une rive où reposer nos songes ?