Quintessence (106)

Cette toile se dresse comme une montagne primordiale, surgissant des profondeurs marines. Les masses minérales s’élancent vers le haut en strates de pierre et de lumière, comme un socle fondateur posé dès l’origine du monde. Les blancs et les beiges évoquent la pureté de la roche, tandis que les rouges et les orangés brûlent comme des braises encore vives au cœur de la matière. Autour de cette élévation, les bleus et les verts enveloppent la scène comme des eaux originelles, matrice d’où tout jaillit. Les textures, à la fois fluides et solides, rappellent le travail patient du temps, où le feu et l’eau sculptent ensemble la forme des continents invisibles. La toile respire la puissance des commencements : elle semble raconter l’instant où le minéral s’est dressé, permettant au vivant de naître et de s’ancrer. C’est une vision à la fois terrestre et cosmique, qui unit l’immuable et le mouvant, le silence des pierres et le chant des abysses. Alors une question s’élève : et si, dans chaque montagne visible ou cachée, battait encore le cœur du premier jour de la Création ?