Quintessence (851)

Dans cette toile, les couleurs semblent entrer en collision comme des mondes qui se rencontrent. Les rouges et les pourpres se tressent à des éclats d’orange ardent, comme des braises incandescentes qui se propagent dans la matière. À gauche, des veines turquoise et émeraude se déploient, aquatiques, telles des coraux en feu sous une lumière surnaturelle. En bas, le violet s’ouvre comme un champ de galaxies naissantes, troué de constellations dorées qui étincellent. Tout semble respirer le mouvement : le flux d’énergie traverse la toile comme une vague cosmique qui charrie en elle à la fois le feu des étoiles et la mémoire des océans. On hésite entre l’impression d’une plongée dans les abysses et celle d’une ascension vers un ciel embrasé. Ce vertige est peut-être le signe que l’un et l’autre ne font qu’un : les profondeurs et les hauteurs, l’infiniment petit et l’infiniment grand. Faut-il choisir où l’on se trouve, ou simplement se laisser porter par cette danse d’univers qui se fécondent mutuellement ?