Le bâton de Mercure

Dans cette peinture, une silhouette flamboyante surgit au cœur d’un horizon bleu, entre ciel et mer, comme suspendue dans un passage invisible. Les rouges, ors et orangés dessinent des volutes ardentes, tandis que le turquoise paisible accueille ce mouvement, offrant un écrin d’ambiguïté. Lorsqu’on divise l’œuvre, un visage apparaît : celui d’Hermès, messager des dieux, insaisissable et double. Porteur de voyages et d’élans nouveaux, il peut aussi devenir psychopompe, guide des âmes vers les Enfers. Le bâton de Mercure, suggéré par la verticalité du geste, devient alors symbole de cette dualité : lumière et ombre, chance et perte, ouverture et péril. Chaque couleur, chaque flux pictural, semble rappeler que rien n’est univoque, que le monde est tissé de contraires indissociables. Ici, la peinture devient parabole : la vérité se dévoile en se dissimulant, et l’équilibre ne s’atteint qu’en embrassant l’ambivalence.