Quintessence (410)

Dans cette peinture, une cataracte d’étoiles semble dévaler dans les abysses, tandis qu’un récif corallien s’élève comme une galaxie naissante. Les cellules de couleur s’entrechoquent, formant tantôt des bulles marines, tantôt des nébuleuses en expansion. L’œil hésite : sommes-nous plongés dans un océan incandescent ou en orbite autour d’un monde inconnu ? Les veines rouges rappellent les coraux embrasés par le soleil, mais elles se déploient aussi comme des filaments cosmiques traversant le vide. Le bleu profond, constellé de points clairs, vibre comme une voûte céleste traversée de comètes. À la frontière de ces deux univers, une fissure lumineuse dessine la faille où le macrocosme rejoint le microcosme. Chaque cellule colorée devient à la fois une alvéole vivante et une planète en gestation. On croit percevoir des méduses flottant dans l’éther, des étoiles pulsant dans les profondeurs. La matière elle-même se métamorphose, oscillant entre la légèreté d’une goutte d’eau et la gravité d’un astre. Le regard s’y perd, fasciné par ce mirage double : corail ou cosmos ? océan ou infini ? Peut-être que la réponse importe peu. Car au fond, n’est-ce pas la même énergie vitale qui circule, qu’elle habite l’écume des mers ou la poussière des étoiles ?