La complainte des saisons

Cette peinture se déploie comme un chant polyphonique, où les saisons prennent corps et se répondent dans une danse cosmique. Les couleurs chaudes et froides s’entrechoquent et s’enlacent, exprimant à la fois la vitalité de l’été, la flamboyance de l’automne, la rigueur de l’hiver et la renaissance du printemps. Chaque éclat de lumière devient une note de musique, chaque mouvement de matière une vibration intérieure. Ici, le cycle immuable de la nature se transforme en récit pictural, rappelant que toute fin annonce un recommencement. Les formes tourbillonnantes traduisent le passage du temps, cette roue éternelle qui ne cesse de tourner et de métamorphoser le monde. Le regard suit les flux colorés comme on suit le fil d’une mélodie, avec ses accents de joie, de mélancolie et d’espérance. C’est une complainte douce et puissante, faite de contrastes et d’harmonies, où le fragile dialogue entre l’éphémère et l’éternel se révèle. À travers cette danse picturale, l’artiste invite à contempler la beauté fugace de chaque instant, sachant qu’il s’inscrit dans une continuité plus vaste. La toile devient alors une méditation sur le temps, ses épreuves et ses grâces. Dans ce cycle infini, n’est-ce pas notre propre passage que nous reconnaissons ?