Le sillage des Néréides

Dans cette peinture, une onde turquoise s’ouvre comme un passage marin, tandis que jaillissent des éclats pourpres et dorés, telle une procession de Néréides filant entre les vagues. Le geste pictural trace une fluidité souveraine : les courbes rappellent le sillage des barques mythiques, glissant sur des eaux traversées de lumière. Ici, la mer n’est pas seulement élément : elle devient mémoire des dieux, souffle d’éternité, chant qui relie le visible et l’invisible. Les flammes roses et jaunes évoquent les lampes votives offertes aux divinités marines, tandis que les zones sombres s’étendent comme des profondeurs insondables. L’œuvre oscille entre l’éclat des surfaces et le mystère des abysses, comme si chaque mouvement gardait en lui l’empreinte d’un passage divin. Et l’on se demande : quelles traces laissent en nous les présences invisibles qui nous accompagnent sans que nous les voyions ?