Quintessence (1098)

Un fleuve de feu traverse cette toile, serpent rouge éclatant qui fend l’immensité bleue comme une cicatrice incandescente. Autour, les teintes d’azur et de turquoise se déploient en vagues mouvantes, rappelant les flux marins ou les souffles du ciel. Les jaunes et les ors se mêlent aux bruns en profondeur, comme si la terre en fusion affleurait sous la surface aquatique. La peinture vibre de contrastes : la fluidité de l’eau et la force du feu, la fraîcheur des bleus et l’ardeur des rouges. Les formes, entre éclats minéraux et cellules vivantes, suggèrent la respiration d’un monde en gestation. Tout semble basculer dans une dynamique incessante, entre jaillissement et apaisement, fracture et union. La toile devient ainsi le théâtre d’une rencontre des contraires, où les éléments s’affrontent pour mieux se réconcilier. Et si ces forces opposées n’étaient en réalité qu’une seule énergie, se manifestant sous des visages différents pour nous rappeler l’unité profonde du vivant ?