Quintessence (1326)

Un souffle violet et turquoise traverse cette toile, fendant l’espace comme une comète ou comme une faille lumineuse sous-marine. Les cellules s’alignent en filaments, rappelant tantôt les coraux étirés par le courant, tantôt les bras spiraux d’une galaxie qui s’étend. À gauche, la matière s’organise en alvéoles mauves et rosées, comme un organisme vivant, foisonnant, grouillant de microcosmes. À droite, les bleus profonds se déploient en nappes mouvantes, semblables à des abysses marins ou à un ciel constellé sans fin. De petites touches orangées éclatent ici et là, semblables à des planètes isolées, ou bien à des spores incandescentes dérivant dans l’eau. Elles ponctuent la composition d’un rythme secret, comme une respiration cosmique. Tout vibre d’une énergie fluide, comme si le vivant et le céleste partageaient la même pulsation. La frontière entre l’infiniment petit et l’infiniment grand se dissout, laissant apparaître une continuité invisible. Alors, cette faille que nous contemplons… est-elle la cicatrice d’un organisme marin ou la fracture lumineuse d’un univers en gestation ?