L'annonce faite à Marie

Il est un instant suspendu dans l’histoire, un souffle plus fort que les siècles, où le ciel s’incline vers la terre. Cette peinture cherche à en conserver la vibration. Les nuées flamboyantes mais volontairement floues, comme nimbées de mystère, s’ouvrent comme des ailes ; les étoiles scintillent comme des paroles de feu. On devine au cœur de la toile l’éclat discret d’une promesse : un enfant à naître, mystère de l’Incarnation. L’ange imaginé n’a pas besoin d’être visible. Sa parole se lit dans la lumière même, dans ce ruissellement de clarté qui traverse l’ombre. « Réjouis-toi, comblée de grâce !» Le cosmos entier semble répéter ces mots, comme une symphonie de couleurs et d’étoiles. Marie, humble et offerte, devient dans cette vision la clé de l’infini. Son "Oui" résonne encore, non pas crié, mais chuchoté, et pourtant assez puissant pour ouvrir un nouvel âge au monde. L’Annonce n’est pas seulement un souvenir. Elle est un recommencement perpétuel : chaque fois que l’amour prend chair, chaque fois qu’un enfant vient au monde, chaque fois que la lumière habite nos ténèbres, cet Ange repasse et murmure encore. Ainsi, ce tableau ressemble à une prière silencieuse, une prière cosmique, où les galaxies elles-mêmes se penchent pour contempler le mystère du Verbe fait vie, du Ciel épousant la terre.