Le voile de Mâyâ

Dans cette peinture, la toile semble recouverte d’un voile translucide où se devinent des éclats lumineux. Les nuances de violet se déploient en ondes douces, créant une atmosphère de mystère et de profondeur. Le geste est fluide, presque méditatif, comme une respiration qui révèle autant qu’elle dissimule. Des touches d’or percent ce voile, semblables à des éclats de vérité traversant l’illusion, rappelant que Maya, dans la tradition bouddhiste, est ce voile qui cache la réalité ultime. Les formes apparaissent puis s’effacent, mouvantes, insaisissables, comme des songes suspendus dans un espace intemporel. La spontanéité de l’improvisation se traduit ici par une oscillation entre clair et obscur, entre matière et lumière. Le spectateur est invité à se laisser happer par cette vibration subtile, à explorer ce qui se cache au-delà de l’évidence. La toile devient alors une métaphore du visible et de l’invisible, du connu et de l’inconnu. Et si lever le voile de Maya revenait moins à découvrir une vérité absolue qu’à accepter la beauté de l’énigme ?