Mémoire de fleur

Dans cette peinture, les couleurs s’élancent comme un parfum ancien qui s’éveille à nouveau. Le rouge profond, intense et charnel, forme l’écrin d’où jaillit un éclat doré, incandescent, semblable à la corolle d’une fleur surgie de la mémoire. Le violet et le rose se déploient en ondes vibrantes, rappelant la fragilité des pétales effleurés par le vent, tandis que le vert, en contrepoint, ancre la composition dans une vitalité terrestre. Les gestes spontanés sculptent l’espace avec la fluidité d’une improvisation musicale, comme si la toile elle-même respirait l’éphémère et l’éternel à la fois. On croit voir un souvenir se cristalliser en couleur, une trace lumineuse de ce qui a été et demeure encore. Tout est mouvement, expansion, jaillissement, mais aussi réminiscence, retour vers une sensation enfouie. Cette fleur n’appartient à aucun jardin, elle s’épanouit dans l’invisible de nos émotions. Et si la mémoire de fleur n’était pas une image du passé, mais la persistance d’une beauté qui refuse de mourir ?