Quintessence (1093)

Dans cette peinture, la matière se déploie en réseaux mouvants, comme une immense cartographie liquide. Les bulles rouges et orangées semblent brûler de l’intérieur, telles des braises vivantes, tandis que les bleus profonds s’étendent comme des nappes d’océan ou des ciels nocturnes en expansion. Chaque cellule apparaît comme une île suspendue, reliée aux autres par des filaments invisibles, dessinant une sorte de constellation organique. Le regard hésite : est-ce une vue depuis l’espace, un continent en formation, ou le souvenir d’un rêve en train de s’effacer ? Dans cette néBULLEuse chatoyante, les éléments se mélangent sans jamais se fixer : l’eau devient feu, l’air devient terre, et tout se fond dans une fluidité originelle. Peut-être est-ce là l’écho de la genèse, le moment où les eaux d’en-haut et d’en-bas se sont séparées, donnant naissance à des mondes multiples ? Et si nous n’étions, nous aussi, que des bulles fragiles flottant dans l’immensité d’un océan cosmique ?