Quintessence (1154)

Ce tableau s’ouvre comme une fracture originelle : les bleus marins, jaillissant en vagues aériennes, semblent heurter la matière tellurique, dense et rougeoyante. On dirait une rencontre entre l’abîme des océans et le cœur brûlant de la Terre, une étreinte où le feu et l’eau fusionnent pour engendrer la vie. Les cellules aux teintes brunes et ocres rappellent l’argile primitive, cette matrice dont la tradition raconte qu’elle fut façonnée pour donner naissance aux premiers êtres. À côté, les bleus éclatants dessinent l’empreinte de l’infini, comme une respiration céleste. Dans ce contraste, se dessine une scène fondatrice : la matière lourde et terrestre, fécondée par l’élan fluide des océans et l’impulsion lumineuse des cieux. La peinture devient alors parabole d’une alchimie divine, où chaque éclat de couleur raconte l’instant fragile et sacré où le chaos se fit ordre, et où l’inerte se mit à battre au rythme de la vie.